Pour une découverte inattendue sur mon chemin, quelle petite merveille que j'aurais été triste d'avoir manqué! Au cœur de la ville sur les rives de l'Adige, ce petit arc romain est bien mis en valeur, en évidence au centre d'une petit square. Non seulement on contemple l'édifice, intact après 2 millénaires, mais en prêtant un peu plus attention encore, on tombe à la renverse en découvrant une petite surface conservée de pavés d'origine, et mieux encore, les traces des roues des carrioles, clairement visibles, qui passaient dessous. La pierre du monument capte superbement la lumière du soleil, qui se reflète également magnifiquement sur les pavés. Super au lever du soleil notamment! Je regrette simplement qu'une plus grande surface de pavés d'origine n'ait été gardée, au moins entourant complètement l'arche. Excellent surprise de parcours de visite donc!

Construit au milieu du 1ier siècle après J.C., selon les plans de l'architecte romain Lucio Vitruvio Cerdone, pour honorer la gens Gavia, une famille riche et influente de Vérone (financement de l’Aqueduc), l’Arco dei Gavi était à l’époque situé sur une rue importante de la Vérone romaine, la Postumia (l'actuel Corso Cavour). Au Moyen-Âge, l’arc a joué le rôle de porte en s’insérant dans les fortifications (remparts et château de Castelvecchio) édifiées par les Scaligeri. Cet arc de triomphe, objet de fierté pour tous les véronais, a été démoli par l’armée napoléonienne en 1805 suite à la seconde occupation de la ville par l’armée française. Rangées sur la Piazza Cittadella, puis déplacées près des Arènes de Vérone, les pierres calcaires blanches composant l’Arco dei Gavi ont été réutilisées pour le reconstruire en 1932 en bordure de l’Adige, pas très loin de son emplacement initial. Très bel arc de triomphe, celui d'un peuple fier de son histoire.