Le musée national d'archéologie d'Athènes est certainement l'un des plus beaux joyaux culturels de la Grèce. Il regroupe les œuvres originales majeures de différents sites comme Mycènes.
Je ne peux que vous conseiller de prendre le billet coupe-file en ligne, ce qui vous évitera jusqu'à 45 minutes d'attente en pleine saison. Vous aurez ainsi plus de temps pour vous promener au sein des 8000 m² d'exposition protégée dans cet écrin architectural de la seconde partie du XIXe siècle. A ce titre, il faut compter au moins 02h30 pour tout visiter.
On vous demandera de déposer votre sac à dos éventuel dans un vestiaire. Le personnel est sympathique. Le fil conducteur suivant des thématiques et pas forcément par ordre chronologique, un audioguide pourra vous aider.
Beaucoup de panneaux explicatifs parcourent le musée, rédigées en grec et en anglais. Ils sont riches d'informations et expliquent parfaitement les différents styles des sculptures, objets et autres œuvres, ainsi que l’histoire de la Grèce. Dans la toute première salle, le style dédalique n'aura plus de secret, parfaitement résumé en tant que style austère et au statuaire féminin. Vous y admirerez une majestueuse urne funéraire et des statues au style simple. Korai et kouroi, statues représentant des femmes et des hommes, notamment en marbre rose précèdent une salle où les stèles sont mises à l'honneur.
Etant donné que l'on avance par thème, la période classique datant du Ve siècle avant notre ère fait la part belle aux statues des jeunes athlètes remplacent les statues des kouroi. Les stèles funéraires prennent la suite de la visite et je vous conseille de vous arrêter devant le relief votif le plus important du site d'Eleusis ou ce rare relief en terracotta où l'on voit les trous qui permettaient de le suspendre, le tout dans un état de conservation parfait. Différentes pièces sont consacrées aux honneurs qui étaient rendus aux défunts. Je me suis arrêté devant la tête d'Héra en marbre, dont une véritable douceur se dégageait des traits du visage.
Si toutes les premières salles sont hautes de plafond avec un sol en terrazzo, celle du cavalier de l'Artémision - l'une des stars du musée - se pare de parois rouges, imposante statue en bronze représentant un cheval et son cavalier. Mais cette œuvre est entourée de statues loin de manquer d'intérêt à l'instar de cette sublime statue d'Aphrodite tentant de cacher sa nudité.
La galerie qui se situe sur la gauche révèle de très belles sculptures comme les Nymphes, le combat d'Hercule contre l'Hydre de Lerne ou… des pigeons.
Des sites prépondérants de la Grèce sont évidemment mis en avant et Mycènes ne fait pas exception. De beaux objets en or sont présentés dont le célèbre (et supposé) masque mortuaire d'Agamemnon, découvert par Heinrich Schliemann dont le télégramme au roi George I, parlant de cette découverte est reproduite, sur un panneau. Il ne faut pas s'extasier sur ce seul objet et prendre le temps de voir calices, figurines animales, fragments de fresques,...
Autre intérêt majeur du musée, la collection cycladique et ses figurines anthropomorphes aux traits plus qu’épurés qui inspirèrent des peintres comme Picasso ou Modigliani. Le rez-de-chaussée se termine par de belles collections de bronzes et j'ai particulièrement apprécié la vitrine dans laquelle les différentes étapes de la fabrication d'une statue en bronze, sous forme de maquettes, est mise en avant.
Déception, une partie du musée était fermée, je me demande s'il ne s'agissait pas de la galerie égyptienne. Et l’exposition temporaire de type art contemporain n’est pas venu combler cette déception.
A l'étage, c'est une collection de vases, avec de magnifiques reconstitutions qui permettent de se rendre compte de toute la beauté des amphores, cratères,... D'autres objets viennent casser la monotonie de ne voir que des vases, comme cette maquette en terre cuite d'un convoi funéraire ou les plaques votives en bois peint.
Par la suite, on passe dans des salles avec des vitrines. Comme dans chaque salle, les objets sont bien espacés, ne créant pas cette sensation d'accumulation. Le site d'Akrotiri, situé au sud de l'île de Santorin, a fait l'objet de nombreuses fouilles archéologiques ayant mis à jour des vases en pierre et des fresques somptueuses. Un film sans son montre la manière dont les fresques ont été reconstituées.
La suite de la visite se compose de vitrines autour de moments de l'année chez les grecs, comme les anthestéries (fête de la fin de l'hiver), les panathénées, le culte des Cabires à Thèbes,... Vous pourrez voir une toupie par exemple
Mais cette partie m'a surtout subjugué au moment de la découverte de la reproduction de deux tombes avec leur squelette et les lécythes blancs de toute beauté (qui changent des habituels contenants rouges aux figurines noires), provenant du site de Keramikos.
Nous avons failli avoir une énorme déception lorsque nous sommes tombés sur la partie fermée du musée contenant la statue d'Athéna du Varvakeion. Il s'agit de la reproduction de l'originale qui mesurait plus de 11 mètres et qui se trouvait au cœur du Parthénon. Une gardienne a eu l'extrême gentillesse de nous laisse accéder à cette statue durant une minute.
Puis, nous nous sommes rendus au sous-sol où se trouve la cafeteria mais surtout des statues dont celles découvertes sous l'eau à Symi, érodées par le temps et l'élément aquatique. Le patio est joliment décoré et permet de finir la visite sur une touche nature.
En conclusion, je ne peux que conseiller cette visite, mais à ne pas faire au pas de charge. Il faut prendre son temps et y consacrer quelques heures, afin de découvrir les originaux de certains objets que vous ne verrez pas sur les sites d'où ils viennent. De mémoire, l'entrée est à 14 euros. L'investissement est rentable.