Jean Bruggeman qui préside l’Association Régionale des Amis des Moulins du Nord-Pas-de-Calais (ARAM), débute la visite au pied d’un moulin à farine, sur pivot, typiquement flamand, comme il en existait des centaines (Lille fut ainsi renommée pour ses 200 moulins).
Les moulins sont installés ici sur des buttes artificielles pour leur permettre de « prendre le vent » dans cette zone de plaine. L’ascension « est malaisée » ! Mais la découverte des pièces en mouvement fascine immédiatement. Ses ailes mesurent 22,60m d’envergure. Il possède une paire de meules de 1,50m. Jean Bruggeman attire notre attention sur le « rouet » de 2,90m et la "lanterne" de 13 fuseaux ainsi que sur la « bluterie ».
Nous passons ensuite à quelques dizaines de mètres de là au moulin "tordoir" (comprenez : à huile) lui aussi sur pivot. Outre ses ailes de 26 m d’envergure qui seraient les plus grandes de France, cette huile est obtenue par une batterie de cinq pilons de 350kg chacun.
Enfin nous rejoignons, à deux pas, le musée des moulins construit par l’association. On retrace dans ce "Centre Régional de Molinologie", l’évolution de la meunerie. C’est aussi l’occasion de découvrir les autres métiers indissociables des moulins, du charpentier au forgeron … au « rhabilleur de meules », ainsi que leurs outils ou les pièces qu’ils ont fabriquées.
Allégeant la tâche de l’Homme, utilisant des sources d’énergies naturelles, non polluantes, les moulins ont permis de : moudre des céréales, broyer et presser les graines oléagineuses, fabriquer le papier, pomper l’eau et assécher les marécages ou conquérir des terres sur la mer, et encore moudre les écorces pour la tannerie, broyer les minéraux et bois pour la teinturerie, fouler les draps, forger les métaux ou scier le bois et la pierre. A présent ces édifices ont trouvé un rôle nouveau, évoluant vers le loisir et le tourisme ... en attendant de reprendre du service sous une nouvelle forme pour réduire pollution et énergies polluantes ?
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